La Danse, première thérapie
Dans cet article, nous aborderons les multiples bienfaits de la danse, envisagée comme un moyen de développement personnel et d’épanouissement. Plus ou moins formalisée, qu’elle soit pratiquée seul ou accompagné, en couple ou en groupe, en musique ou en silence, la danse sollicite le corps et l’esprit dans leur dimension la plus vaste. Elle peut être un outil d’analyse et de soin, un moyen de développement et d’harmonisation, un vecteur de communication. Elle est avant tout une expression spontanée universellement répandue d’émotions non moins universellement partagées par les humains.
La danse, première thérapie
Il n’est pas commun de parler de danse-thérapie en dehors du champ de la danse libre, d’inspiration contemporaine, pratiquée sous la houlette d’un “thérapeute”. La danse-thérapie formalisée – et parfois brevetée ! – est d’inspiration occidentale, émaillée de notions de psychanalyse sur fond de rythmes tribaux.
En cas de désorientation intellectuelle et émotionnelle, prenons garde de ne pas exploiter un primitivisme mal connu et mal compris au profit d’une envie de défoulement sans règles ni mesure, dénué de véritable dimension spirituelle. C’est l’esprit de recherche qui fait la thérapie, ce n’est pas le thérapeute ou la thérapie qui crée l’esprit de recherche. La présence d’un thérapeute n’est pas systématiquement nécessaire. La recherche nécessite un effort personnel, quelle que soit la pratique.
N’importe quelle danse peut être un moyen de se développer et de s’affranchir de troubles d’ordre psychologique ou physique. Dès les origines, la danse a été un moyen d’extérioriser des émotions, d’harmoniser et de souder un groupe d’individus, de se relier à des forces occultes ou d’éliminer un mal.
Danses tribales festives et guerrières, danses rituelles, religieuses et chamaniques, danses de désenvoûtement, danses de joie, de désespoir, de changement de saison, de mariage, toutes les danses ont un rôle dans la vie de la communauté humaine, et toutes participent au bon équilibre physique, psychique et social des participants.
Danser seul
La danse pratiquée en solo permet de prendre conscience de son corps. Pratiquée en silence, sans miroir (comme avec le Qi Gong par exemple) elle favorise la concentration sur son propre souffle, sur la circulation de l’énergie, l’équilibre, le poids du corps et des membres. Elle peut être pratiquée dans un but préventif (apprendre à éviter les chutes en renforçant les muscles, la souplesse ou les réflexes, renforcer la confiance en soi par un travail du souffle et de la posture, soulager les tensions et éviter des fractures, etc.) thérapeutique (soigner un burn-out, rééquilibrer une dysharmonie du corps, rééduquer un membre malade, etc.) ou en entretien de la santé.
Pratiquée devant un miroir, la danse favorise l’harmonisation de la perception de son corps et de son apparence, peut permettre de détecter et d’améliorer un défaut d’usage d’un de ses membres ou d’un côté de son corps, de travailler sa grâce et la fluidité de ses mouvements.
L’analyse, autonome ou accompagnée, des corrélations entre les attitudes du corps (souplesse, amplitude, variété des mouvements) et les habitudes de pensée (raideur, timidité, velléités, etc.) ou encore les situations vécues (frustration, trop grandes responsabilités, craintes, etc.) permet d’influer volontairement sur certaines limitations par une approche physique.
La musique ou plus généralement le son suscite, accompagne et soutient la danse. Le rythme d’un tambour, le son d’une flûte ou la vibration d’une voix sont eux aussi porteurs d’informations et d’émotions. Toute musique, naturelle ou synthétique, modifie l’activité du cerveau. Du simple entrain à l’état de transe, les effets de la musique sont variés, variables selon les individus et le contexte, et utilisables dans un but thérapeutique, combinés à la pratique de la danse.
Le lieu où est pratiquée la danse a bien sûr une importance, la terre battue, de l’herbe mouillée de rosée, un parquet vernis ou le béton d’une cave n’ont pas le même impact sur le psychisme du danseur… ni sur ses talons ! A noter que les danses aquatiques et aériennes, bien que moins connues, peuvent apporter un bénéfice thérapeutique probant dans certains cas (phobies, traumatismes, liens karmiques particuliers avec un élément)
La tenue ou le costume ont également un rôle à jouer.
En Inde, le danseur devant figurer un dieu lors de la représentation était chargé de confectionner lui-même son costume. Le temps passé à réunir les divers éléments de sa tenue, la durée de la couture et de l’assemblage des ornements, le temps de maquillage sophistiqué devaient lui permettre de se préparer intérieurement et de se purifier jusqu’à se transformer réellement en dieu. Lors de la représentation, il ne figurait pas un dieu mais devait en être devenu un.
Le costume habille, maquille, cache et révèle en même temps. Il facilite le mouvement ou l’entrave, induit des modifications de la démarche ou du geste, ennoblit ou épure les formes, accompagne la danse de son mouvement, de ses scintillements ou de ses cliquetis. Il fait partie de la danse et fait partie de la thérapie. Il en va de même pour le maquillage, les ornements et les accessoires, dont le pouvoir évocateur et symbolique est puissant.
Danser en groupe
La danse de groupe est un autre moyen de développement, personnel et collectif.
La danse peut avoir un but ou non, être libre, guidée ou chorégraphiée, spontanée ou organisée. Remarquons au passage que la pratique de la danse dans un but de spectacle de loisir a peu à peu dévoyé les objectifs initiaux de la plupart des danses, qu’elles soient solitaires ou de groupe. Le plaisir de danser et l’importance de chacun au sein du groupe sont souvent négligés au profit de la perfection de la chorégraphie et du rendu final.
Danser en groupe est un moyen de développer son attention aux autres ainsi que la conscience de son corps dans un champ tridimensionnel limité, peut favoriser un travail bénéfique de mimétisme (observation, cohésion, précision) ou au contraire d’individualisation (création, compensation, affirmation). Certaines danses de groupe, en particulier tribales, induisent un puissant sentiment d’unité, de partage de l’énergie et d’acceptation par les autres qui peut être très favorable.
Danser en duo
Les danses en duo, formelles ou non, reposent sur la connexion et la complicité entre deux êtres. Leur pratique développe la concentration, l’attention, l’adaptabilité et l’intuition. Envisagées comme un dialogue, elles obligent à clarifier son intention, à épurer son expression, et à entretenir la vivacité de ses réflexes.
A propos de l’auteur: Emma DUBOS
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Tradipraticienne maorie
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Praticienne en Santé Naturelle diplômée à l’Ecole Edonis/EIBE agréée FFMN
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Praticienne en Garbhvati diplômée à l’Ecole Azenday agréée FFMBE
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Conseillère en Phyto-micronutrition certifiée par la Health Sciences Academy
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Auteur d’ouvrages pour étudiants en sciences médicales et biologie chez Médicilline
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Fondatrice de Santé Cohérence et de Soins du Pacifique