Les désherbants naturels, pour nettoyer son jardin tout en respectant la nature
Vous en avez assez de ces mauvaises herbes qui envahissent vos jardins et étouffent vos plantes ? Vous n’avez plus le temps d’arracher chacun de ces indésirables à la main ? Vous voudriez un produit qui vous aide, mais vous ne voulez plus vous ruiner et avez des scrupules écologiques ? Ne cherchez plus : le désherbant naturel est fait pour vous.
Pourquoi passer au naturel ?
Les désherbants chimiques incarnent la facilité. Certes, ils sont efficaces, mais voilà justement leur gros inconvénient : ils détruisent tout. Car ces « mauvaises » herbes, comme on les appelle, ou « adventices », sont avant tout des plantes sauvages qui contribuent à la biodiversité de nos jardins. Vous pouvez donc vous débarrasser de certaines herbes indésirables mais pas de toutes, car elles sont nécessaires, notamment pour les insectes qui s’en nourrissent, voire y vivent.
En outre, ils contaminent les nappes phréatiques, tuent les insectes et micro-organismes, polluent l’environnement et les sols, et sont toxiques pour vous et vos animaux de compagnie. En bref, ils sont affreusement nocifs. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’OMS a classé la plupart comme « cancérogènes probables », et que la loi Labbé de 2019 interdit aux établissements publics et à l’Etat de vendre des produits à base de pesticides chimiques de synthèse.
Si malgré tout vous souhaitez vous débarrasser de ces herbes, il existe des solutions qui coûtent moins cher, à la fois pour votre porte-monnaie et pour l’environnement.
Le vinaigre blanc comme désherbant naturel
Le vinaigre blanc contient de l’acide acétique, qui agit comme un herbicide, c’est-à-dire qu’il brûle les parties émergées des mauvaises herbes. Une fois quelles auront jauni, vous n’aurez plus qu’à les arracher. Même les plus résistantes ne perdureront pas.
Néanmoins, le vinaigre blanc reste un produit industriel, même s’il est utilisé dans de nombreuses recettes de grand-mère. Autrement dit, il ne faut pas en abuser : une quantité de vinaigre blanc trop importante peut acidifier le sol et la vie microbiologique, et donc modifier la fertilité du milieu. Voilà pourquoi il est absolument essentiel de le diluer et de l’utiliser uniquement avec un pulvérisateur.
De même, évitez de l’utiliser dans vos potagers et vos massifs. En fait, il convient mieux aux terrasses, allées, murs, et d’une manière générale aux sols où vous ne prévoyez pas de faire de culture.
Les recettes de désherbants à base de vinaigre blanc divergent, notamment au niveau de la quantité utilisée. Voici plusieurs propositions :
- Mélangez à proportions égales du vinaigre et de l’eau (1 dose de vinaigre = une dose d’eau), et pulvérisez le mélange sur les plantes que vous voulez arracher.
- Ajoutez à 5 litres d’eau 1 kilo de sel iodé et 200 ml de vinaigre blanc puis pulvérisez.
- Incorporez 2 cuillères à café de savon noir à 1 litre de vinaigre, diluez dans un pulvérisateur et utilisez-le.
De préférence, pulvérisez ces mélanges par une matinée ensoleillée ; l’effet du vinaigre sera accentué, et vous éviterez que la pluie ne disperse le vinaigre et le sel, qui peuvent stériliser les sols. En outre, la chaleur du soleil aide le vinaigre à s’évaporer, pour éviter de trop endommager la terre.
Le bicarbonate de soude comme désherbant naturel
De même, le bicarbonate de soude est à utiliser plutôt sur des sols sans culture, car il peut facilement tuer vos légumes et/ou vos fleurs. L’avantage est qu’en plus de désherber, il freine également la repousse des adventices.
Vous pouvez saupoudrer directement le bicarbonate sur l’endroit que vous souhaitez désherber, et laisser ensuite la rosée se charger d’en dissoudre les grains. D’autres préfèrent le mélanger à de l’eau, chaude de préférence, et pulvériser le mélange ensuite.
Une seule limite fondamentale : qu’importe la méthode, vous devez absolument respecter la dose maximale prescrite, soit 20 grammes de bicarbonate pour 1m². Il est dangereux d’en mettre davantage.
Deux à trois fois par an, de préférence en été et en automne, sont largement suffisantes.
Le purin d’ortie
Le purin d’ortie, s’il peut être très efficace, est à utiliser avec beaucoup de précautions, car il peut également s’avérer redoutable, puisqu’il constitue aussi un excellent engrais ; il ne faut donc pas se tromper sur les doses, sous peine de voir se produire l’effet exactement inverse de celui que vous désiriez. De plus, il est extrêmement riche en azote, et peut finir par devenir toxique pour les plantes et par gorger les sols de nitrates, ce qui est très néfaste. Il faut donc en utiliser de petites quantités, surtout lorsqu’il est pur.
Pour fabriquer votre purin, prenez entre 1 et 2 kg de feuilles d’ortie, coupez-les en morceaux et mélangez-les à 10 litres d’eau (de pluie, de préférence) dans un récipient couvert, mais pas totalement fermé. Laissez-le fermenter pendant 15 jours environ. La fermentation se traduira par la formation de petites bulles dans le liquide. Mélangez votre préparation une fois tous les jours. Passées les deux semaines, filtrez le liquide et versez-le sur les herbes que vous voulez détruire. N’en versez pas sur vos légumes.
La préparation de ce mélange dégage de très mauvaises odeurs, d’où son nom de « purin ». Essayez donc au maximum de vous éloigner de votre maison pour le concocter, afin de ne pas être incommodé(e) par l’odeur.
Petite astuce : après avoir filtré votre préparation, vous pouvez récupérer les feuilles d’orties pour les ajouter à votre compost, pour accélérer la décomposition de la matière organique.
Le purin d’angélique
Voilà un désherbant que vous pouvez enfin utiliser sur vos parterres de fleurs et potagers. Comme le vinaigre blanc, le purin d’angélique va brûler la partie aérienne des mauvaises herbes, que vous n’aurez plus qu’à arracher pour en extraire les racines.
Le processus est le même, avec les quantités suivantes : 1kg d’angélique fraîche (feuilles et fleurs) pour 10 litres d’eau. Laissez ensuite fermenter pendant 2 à 3 semaines.
Une précision supplémentaire : pour plus d’efficacité, et de même que pour les préparations naturelles à base de plantes, le purin d’angélique s’utilise frais. Mais vous pouvez le stocker quelques temps dans un récipient opaque pour une meilleure conservation.
A noter : comme pour le purin d’ortie, il est préférable d’utiliser de l’eau de pluie. Si néanmoins l’eau que vous utilisez vient du robinet, le mieux est de la laisser reposer 48h à l’air libre afin de laisser le chlore s’évaporer, pour qu’il n’empêche pas le processus de fermentation.
L’eau de cuisson des pommes de terre ou des pâtes
Cette technique est très utilisée pour se débarrasser des mauvaises herbes entre les dalles des allées, dans les cours, sur une terrasse… Et particulièrement efficace pour se débarrasser des mousses.
Qu’elle soit salée ou non, l’eau de cuisson en général est très efficace pour désherber. Mais l’eau de cuisson des pommes de terre et des pâtes est particulièrement puissante, car l’amidon qu’elle contient est néfaste pour les plantes. Le sel, quant à lui, brûle la racine des herbes indésirables.
Prenez garde cependant à ne pas en verser sur les plantes que vous souhaitez conserver. En outre, le sel, désherbant très efficace, est néfaste en trop grande quantité, car il attaque la micro biodiversité.
Son emploi est très facile : dès que vous avez fini de faire cuire vos aliments, précipitez-vous dans votre jardin pour verser l’eau encore bouillante sur les adventices.
Mais faites attention à ne pas vous blesser en vous brûlant la main ou les pieds, par exemple. Manipuler des ustensiles et de l’eau très chauds pouvant en effet s’avérer risqué, cette astuce est à éviter pour les maladroits !
La cendre et la chaux
Cet engrais naturel-ci va faire le bonheur de votre gazon ou de votre pelouse. En effet, s’ils sont infestés de mousse, vous n’avez qu’à saupoudrer de la cendre de bois sur les zones concernées pour désherber. La terre devient plus acide, et la mousse disparaît. Voilà pourquoi il ne faut pas non plus en répandre trop, trop souvent, au risque de déséquilibrer complètement l’équilibre naturel.
Par ailleurs, vous ne pouvez pas utiliser n’importe quelles cendres. En effet, si vous avez fait brûler des cagettes, veillez bien à ôter les agrafes des cendres. Faites attention aussi à enlever les gros morceaux de charbons qui n’ont pas été consumés. De plus, n’utilisez pas les cendres si le bois que vous avez fait brûler était traité, peint, vernis, contreplaqué, ou bien si vous avez utilisé un allume-feu chimique.
Lorsque vous utilisez cette technique, veillez à bien rester sur la zone concernée. Vous pouvez aussi mélanger de la chaux à la cendre pour plus d’efficacité et pour des zones plus étendues. Petit plus : la chaux peut aussi empêcher la repousse, et peut être utilisée dans les allées et autour des terrasses.
Dans les deux cas, il ne faut pas utiliser cette méthode plus de deux fois par an et par zone.
L’engrais vert
Certaines plantes sont connues parce qu’elles poussent rapidement et libèrent des substances qui sont nocives pour les plantes indésirables. On les appelle « engrais vert », ou « plantes tapissantes » pour certaines. C’est le cas par exemple des suivantes :
- Les œillets d’Inde, les roses d’Inde et les soucis, efficaces contre le chiendent.
- Le sarrasin, dont les racines dégagent des substances empêchant les graines des mauvaises herbes de pousser.
- Le genévrier ou le santolin, qui cachent la lumière et gênent la pousse des herbes indésirables
- La phacélie, le trèfle, la moutarde, qui produisent un feuillage et des racines si fournis et épais qu’ils contrarient le développement des adventices.
- Les cistes, dont les feuilles mortes tapissent le sol et empêchent toute mauvaise pousse.
Le paillage
Le paillage n’est pas un désherbant à proprement parler, mais il permet d’empêcher la pousse et la croissance des mauvaises herbes. Et vous pouvez lui aussi l’utiliser dans votre potager et autour de vos plantes et de vos fleurs.
Le principe de cette méthode est de recouvrir le sol d’une couche de matière biodégradable. Ainsi, les mauvaises herbes, privées d’eau et de lumière, ne peuvent pas se développer. En outre, le paillis empêche l’évaporation de la rosée.
D’abord, vous devez bien biner la terre que vous prévoyez de recouvrir, et arracher soigneusement les herbes indésirables. Ensuite, déposez-y au moins 5cm (vous pouvez aller jusqu’à 10cm) de paillis.
Le paillis peut être fait en récoltant l’herbe de tonte, des écorces, du compost, des copeaux de bois, de la paille, du lin, des fibres de chanvre, des ardoises… etc.
Le printemps est la meilleure saison pour l’utiliser, car la terre a bien commencé à se réchauffer. Si vous le faites en plein été, n’oubliez pas d’arroser la terre avant de la recouvrir de paillis.
Les désherbeurs thermiques
Ce sont des appareils qui vont libérer une chaleur très intense, que vous pourrez diriger vers les herbes que vous voulez faire disparaître. Les cellules de la plante, agressées, vont se dessécher et la plante va faner en quelques jours, y compris sa racine. Plus les adventices seront jeunes, plus il sera efficace.
Néanmoins, certaines plantes très résistantes (chiendent, plantes rampantes, plantes à racines pivot comme le pissenlit) nécessiteront un deuxième passage une dizaine de jours après le premier.
Cette technique ne pollue pas les sols, et peut être utilisée par n’importe quel temps. Mais elle est surtout prévue pour les allées, bordures ou terrasses. La zone de diffusion n’étant pas parfaitement précise, il est plutôt risqué de l’utiliser près de vos fleurs ou dans votre potager. Il peut aussi y avoir des restrictions en été dans les zones à fort risque d’incendie, donc renseignez-vous au préalable.
A noter : les machines qui existent actuellement consomment de l’électricité, ou bien fonctionnent au gaz et rejettent du CO2. Ce n’est donc pas écologique à 100%…
Les faux semis
Voilà une astuce assez retorse : elle consiste à stimuler la pousse des mauvaises herbes au printemps et à la fin de l’été, pour les arracher une fois qu’elles seront bien visibles. Ainsi, vos plantes pourront pousser en étant moins gênées.
Une quinzaine de jour avant le véritable semis, préparez la terre comme si vous vous apprêtiez à semer vos plantes en décompactant et émiettant. Si besoin, rajoutez du compost un mois avant le faux semis. Avec les premières pluies apparaîtront les premières herbes. Creusez quelques centimètres, et vous verrez les germes déjà bien développés des plantes qui ne sont pas encore visibles en surface. Ratissez en surface pour les enlever en veillant à ne pas faire remonter de nouvelles graines.
Votre terre peut ensuite accueillir vos vrais semis, sans autre manipulation.
L’huile essentielle de basilic
A la fois désherbant et insecticide, il vous suffit d’en verser quelques gouttes dans votre arrosoir avant d’asperger les indésirables.
Pour conclure : le sel, un vrai faux-ami
Le sel et le gros sel sont souvent utilisés pour lutter contre les mauvaises herbes, mais ils sont dangereux car ils stérilisent les sols et déstabilisent l’équilibre de la micro biodiversité. En outre, ils ne brûlent parfois pas la racine, donc leur efficacité est limitée.
Cette méthode est par conséquent à privilégier pour les interstices sols/murs ou pour des cours et allées pavées. Evitez au maximum de l’utiliser sur des sols fertiles.
Sources
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-636-fabriquer-desherbant-100-naturel-eau-vinaigre-sel.html
https://positivr.fr/desherbant-naturel-recettes/
https://www.je-desherbe.com/desherbant-naturel/
https://monjardinmamaison.maison-travaux.fr/dossiers/conseils-jardinage/best-of-2019-idees-et-conseils-pour-le-jardin/8-idees-de-desherbants-naturels-116523.html#item=7
https://www.consoglobe.com/fabriquer-desherbant-ecolo-3168-cg/2
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-842-desherbeur-thermique-desherbage-sans-polluer.html
https://www.gerbeaud.com/jardin/jardinage_naturel/faux-semis.php
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