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Ennéagramme : bienfaits, théorie et histoire

By 15 October 2018August 22nd, 2019Dans la tête, index

Ennéagramme : bienfaits, théorie et histoire

Ennéagramme

L’ennéagramme est un modèle de la personnalité qui divise les comportements humains en 9 grands groupes. Chacun d’entre eux se différencie des autres par une façon de vivre, de penser et de ressentir qui lui est propre.

Sur papier, ce modèle prend la forme d’une sorte d’étoile à 9 branches, chacune ayant son propre nom. Les 9 pointes de l’étoile ne sont pas entièrement indépendantes les unes des autres. En effet, elles interagissent avec d’autres pointes selon un schéma bien précis.

Pour classifier les individus selon les groupes auxquels ils appartiennent, l’ennéagramme se base sur un test de personnalité. Il est toutefois important de souligner que l’objectif de ce test est de mieux nous connaitre et non de nous mettre dans une case bien définie.

Ainsi, le groupe auquel nous appartenons représente seulement l’aspect dominant de notre personnalité, celui auquel on donne la préférence dans la majorité des situations du quotidien. Il existe de nombreuses variantes dans chacun des groupes et, si nous avons les mêmes valeurs et le même mode de fonctionnement que les autres individus de notre groupe, nous n’en perdons pas pour autant nos caractéristiques personnelles, celles-là mêmes qui nous rendent uniques.




À la base de l’ennéagramme se trouve une théorie plutôt simple: chacun d’entre nous nait avec tous les profils existants et c’est seulement au cours de notre enfance que nous développons notre appartenance à l’un d’entre eux. Nous ne naissons donc pas avec un comportement prédéfini. Au contraire, notre personnalité se construit petit à petit, au fil de nos expériences.

Mais la théorie va encore plus loin. Selon elle, le développement de notre personnalité prend racine dans certaines situations négatives que nous avons vécues étant enfant. Celles-ci sont des traumatismes conscients ou inconscients cachés derrière de grands noms tels que le rejet, l’abandon ou la trahison.

Pour faire face à ces situations, nous apprenons à développer certaines stratégies, qui ne sont autres que des mécanismes de protection. Ceux-ci nous permettront de nous adapter au mieux à notre environnement afin de nous sentir heureux et en sécurité. Les stratégies qui fonctionnent le mieux pour nous se transforment petit à petit en habitudes, jusqu’à devenir notre stratégie préférée. C’est en choisissant une stratégie au détriment de toutes les autres que nous forgeons notre personnalité, traçant ainsi notre chemin vers l’un des 9 groupes de l’ennéagramme.

Bienfaits de l’ennéagramme

Les objectifs de l’ennéagramme sont multiples.

C’est, d’abord, un outil qui permet de mieux nous connaitre. L’ennéagramme met en lumière nos forces et faiblesses, ainsi que notre façon de fonctionner. Celle-ci se base souvent sur des motivations inconscientes. En les mettant à jour, l’ennéagramme nous permet donc de mieux comprendre certaines de nos réactions, ce qui peut nous aider à les anticiper ou à les contrôler.

En ce sens, l’ennéagramme est également un outil de développement personnel.  En effet, c’est en nous connaissant mieux nous-mêmes que nous pouvons nous améliorer. Il nous permet entre autres de faire évoluer les réactions que l’on veut changer pour éviter des comportements que nous regretterions après coup.

En outre, ce modèle nous apprend que notre moyen de fonctionner n’est pas inné, ce qui peut être vu comme un véritable soulagement pour certains. Toutes les facettes de la personnalité se trouvent en nous. En donnant la priorité à l’une sur toutes les autres, nous ne nous sommes pas pour autant définitivement débarrassés de celles-ci. En travaillant sur nous-mêmes, nous pouvons donc retrouver ces facettes et, ainsi, changer certains comportements qui ne nous plaisent pas.  Il existe ainsi de multiples potentiels qui dorment en nous.

Mais ce n’est pas tout. En plus de nous aider dans notre relation à nous-mêmes, l’ennéagramme nous donne également un coup de pouce dans notre relation aux autres, qu’il s’agisse de notre entourage, de nos collègues ou de toute autre personne. Il nous offre en effet les outils nécessaires pour comprendre ceux qui nous entourent. Ainsi, non seulement nous voyons plus facilement leurs faiblesses et leurs forces, mais cela nous permet également de mieux comprendre leurs motivations profondes et leur façon de voir les choses.

En pratique: les 3 centres et les 9 points de l’ennéagramme

Le modèle de l’ennéagramme classifie les différents comportements humains à l’aide de trois centres, chacun d’entre eux étant divisé en trois types de comportement.

Pour découvrir votre profil, le praticien vous soumettra à un questionnaire complet et détaillé. Si vous êtes trop curieux, sachez que des tests sont également disponibles sur internet, tels que celui-ci. Bien que pas aussi complets que les questionnaires professionnels, ils vous permettront d’avoir un premier aperçu du type de personnalité auquel vous appartenez.

Mais quels sont ces types? Et quels sont les centres auxquels ils sont reliés? Pour lever le voile, voici une brève explication de chacun d’eux.

Les 3 centres de l’ennéagramme

Chaque centre renvoie à une forme d’intelligence différente: instinctive, émotionnelle et mentale. Bien que nous disposons tous de ces trois formes, il y en a toujours une à laquelle nous faisons appel bien plus souvent que les deux autres. Généralement indépendants les uns des autres, ces centres peuvent parfois se retrouver en conflit. Dans ce cas, c’est généralement notre centre préféré qui l’emporte.

Enfin, il est important de noter qu’aucun centre n’est meilleur qu’un autre et qu’aucun d’entre eux ne peut être entièrement remplacé par un autre. Ce qui importe, c’est d’apprendre à faire appel au bon centre au bon moment.




Le centre instinctif

Ce centre nous renvoie à nos instincts les plus anciens et les profonds. Lié à notre cerveau reptilien, il nous fait agir rapidement dans le souci d’assurer notre survie, aussi bien sur le plan physique que psychologique, au sens littéral comme au figuré.

C’est dans ce centre que se concentrent l’action et nos réflexes. Ici, peu de place est laissée à la réflexion avant l’action. C’est aussi là que l’on trouve des émotions fortes et instantanées, telles que la colère et l’agressivité, qui nous aident à mieux nous défendre.

Le centre instinctif est le centre principal des types de personnalité 8, 9 et 1.

Le centre émotionnel

Lié au cerveau limbique, le centre émotionnel est très tourné vers les autres et notre relation à eux. Très ancré dans le présent, ce centre fait beaucoup appel à l’empathie. Il nous permet ainsi de rapidement et facilement comprendre ce que les personnes autour de nous ressentent et ce dont elles ont besoin. Agissant comme une éponge, il crée un lien fort entre nous et les autres, jusqu’à nous faire ressentir leurs propres émotions.

Toutefois, le centre émotionnel ne s’intéresse pas uniquement à ceux qui nous entourent. Il se concentre aussi sur nous-mêmes, notamment sur nos émotions et nos besoins propres.

Ce centre est le plus important chez les individus de type 2, 3 et 4.

Le centre mental

Dans les situations qui se présentent à lui, le centre mental fait d’abord appel à la réflexion, au raisonnement et à l’objectivité. Tourné vers le futur, il a de nombreux projets et fait grand usage de la planification. Il base ses actes et ses décisions sur un grand nombre d’analyses et d’observations du monde qui l’entoure.

Lié à notre cerveau cortical, le centre mental nous pousse à nous distancier du présent pour mieux pouvoir l’observer et l’analyser. Il n’arrête jamais de penser et utilise une grande partie de son énergie à anticiper les événements, de sorte à toujours pouvoir fuir le danger.

C’est le centre principal des individus de type 5, 6 et 7.

Les 9 points de l’ennéagramme

Nous l’avons dit, chaque point de l’ennéagramme correspond à un type de personnalité, aussi appelé “ennéatype”.

Avant d’entrer dans les détails, il est important de préciser qu’aucun type n’est entièrement mauvais ou bon, chacun renfermant en lui des points positifs et négatifs.

De plus, bien que chaque individu affiche un type de comportement principal, il est aussi toujours connecté à deux autres types qui lui sont secondaires. L’un est celui qu’il tend à adopter quand il est stressé, l’autre est celui vers lequel il se rapproche quand il est épanoui.

L’ennéatype 1, ou le perfectionniste

L’individu de type 1 a de grands idéaux et des valeurs qui lui tiennent à cœur et qu’il respecte entièrement, telles que l’honnêteté et l’intégrité. Il s’efforce à être une bonne personne et à entretenir de bonnes relations avec son entourage. Voulant être parfait, il se réprimande pour chaque erreur ou pas de côté qu’il fait, jusqu’à parfois se mettre en colère contre lui-même.

Au travail et dans la vie de tous les jours, cet individu a souvent du mal à commencer une tâche ou à prendre une décision. Ceci est dû à l’impératif de perfection qu’il se donne, et qui le pousse à avoir peur de l’erreur. Cependant, une fois qu’il s’y met, il travaille avec sérieux et professionnalisme dans l’objectif de délivrer un travail de qualité.

L’ennéatype 2, ou l’altruiste

Les autres et leur bien-être est l’une des préoccupations principales de l’individu de type 2. Il veut aider ceux qui sont en difficulté, a tendance à vite percevoir les qualités des personnes qu’il rencontre et aime leur faire des compliments et leur dire ce qu’il aime à propos d’eux. Ils passe d’ailleurs beaucoup plus de temps à écouter les autres qu’à parler de soi.

Cependant, c’est là un rôle de séducteur qui n’est pas entièrement dénué d’intérêt. En effet, bien qu’il essaie de le cacher autant que possible, il aime être aimé des autres. Cela le pousse parfois à devenir manipulateur et à se mettre en colère s’il n’obtient pas l’approbation et l’appréciation de l’autre.

L’ennéatype 3, ou le battant

Comme les personnes de type 2, l’individu de type 3 cherche à être aimé. Cependant, dans ce cas, c’est pour sa réussite qu’il veut être apprécié et respecté. Cette volonté d’être reconnu le pousse à travailler pour réussir et à toujours trouver de nouveaux objectifs à réaliser. Son but étant d’obtenir l’admiration des autres dans toutes situations, les projets sur lesquels il travaille sont parfois moins importants et conséquents que ce qu’il veut faire croire.

Le travail et la réussite sont souvent la partie la plus importante de sa vie, et il n’a généralement pas de mal à les faire passer avant sa vie privée et ses relations. Très compétitif, il a un très bon côté relationnel au travail. Contrairement au perfectionniste, il prend des décisions rapidement et n’hésite pas à lésiner sur la qualité si c’est nécessaire.

L’ennéatype 4, ou le romantique

L’individu de type 4 est à la recherche du beau et de l’idéal dans de nombreux domaines de sa vie, à commencer par l’amour. Ainsi, trouver l’âme sœur est l’un de ses grands objectifs et il n’aime pas être éloigné de son partenaire. Mélancolique, il a souvent tendance à penser au passé avec nostalgie.

Luttant contre la banalité, il peut parfois se perdre dans son imaginaire ou faire preuve d’une créativité débordante. En outre, cet individu accorde beaucoup d’importance à ses émotions et aime les vivre intensément. Cependant, tout n’est pas rose pour le romantique: non seulement il a généralement du mal à travailler et finir les projets qu’il entreprend, mais les autres le voient aussi trop souvent comme un individu hautain et artificiel.

L’ennéatype 5, ou l’observateur

“Observer plutôt que participer” pourrait bien être la devise de l’individu de type 5. Dans ses relations, il reste souvent en retrait, préférant généralement écouter et regarder ce qui se passe autour de lui plutôt que de participer lui-même à la conversation. Ce retrait est également émotionnel, car les émotions ont tendance à l’effrayer et il essaie de s’en détacher au maximum.

Ce caractère se reflète aussi sur le plan intellectuel et professionnel, où l’individu de type 5 peut faire preuve d’excellentes capacités d’analyse et peut vite devenir expert dans un domaine.

L’ennéatype 6, ou le loyal

L’individu de type 6 est une personne dévouée. Cette dévotion peut être dirigée vers son entourage, son entreprise ou des concepts plus abstraits. Quoiqu’il en soit, ce groupe lui offre un sentiment de sécurité, en opposition au reste du monde qui lui parait dangereux et douteux. L’individu loyal est fortement impliqué auprès des personnes ou de la cause de son groupe. Il chercher à les aider le plus possible et se place d’ailleurs généralement du côté des personnes faibles et opprimées.

Ressentant le besoin d’avoir un sentiment d’appartenance par rapport à un groupe, sa confiance en lui est souvent très basse. À un tel point que, si on le lui demandait, il aurait du mal à citer ses qualités et ses réussites.

L’ennéatype 7, ou l’épicurien

La joie et le bonheur sont ce que l’individu de type 7 recherche le plus dans la vie. Ainsi, il évite tout ce qui lui parait négatif et pourrait lui apporter souffrance et tristesse. Il n’a pas de problème à rapidement sortir d’une situation dans laquelle il s’était mise auparavant si celle-ci prend un tournant négatif ou si elle ne l’amuse plus autant qu’avant. L’important, pour lui, n’est pas de finir ce qu’il a commencé ou de s’impliquer coûte que coûte, mais de toujours trouver le bonheur là où il est.

Outre le négativisme, l’individu épicurien a beaucoup de mal à supporter les obligations et les règles en tous genres. Avec les autres, il est généralement de bonne humeur et plein d’humour. Il aime apporter sa gaieté partout où il va.

L’ennéatype 8, ou le chef

L’individu de type 8 aime tout contrôler, tant et si bien que cela s’apparente souvent à un réel besoin. Il s’efforce à ne montrer aucun signe de faiblesse et, bien qu’il puisse être un fervent supporter de certaines personnes autour de lui, il peut aussi profiter des faiblesses des autres pour agrandir son pouvoir. Toujours à la recherche de l’action, il est déterminé et n’a pas peur de montrer sa colère ou de transgresser les règles qu’ils avaient lui-même créées auparavant.

Il aime les gens qui se confrontent à lui et respectent ceux qui font preuve de force et de pouvoir. Dans ses relations interpersonnelles, il protège contre vents et marées tous ceux qui sont dans son camp ou ont réussi à obtenir sa confiance.

L’ennéatype 9, ou le médiateur

Dans ses décisions et ses relations, l’individu de type 9 est poussé par un désir d’éviter tout conflit et d’atteindre l’harmonie. Pour cela, il a développé de grandes qualités de conciliateur. Tolérant, il essaie de comprendre les besoins et motivations des autres au mieux et a souvent tendance à mettre leurs désirs avant les siens. Il connait d’ailleurs souvent mieux les autres que lui-même, car il se fait toujours passer au second plan.

Prendre une décision ou passer à l’action est souvent quelque chose qui lui demande beaucoup de temps car il évite au maximum de faire quelque chose qui ne plaira pas aux autres. Cependant, une fois lancé, il travaille beaucoup et est très performant.




Histoire de l’ennéagramme

Les origines de l’ennéagramme sont floues, rendant difficile l’identification de ses auteurs et de son évolution. Son symbole, le cercle à 9 points, remonterait au 6ème siècle avant J.-C., à l’époque de Pythagore, voire à avant lui. On le retrouve ensuite dans d’autres régions du monde et dans diverses théories, comme le soufisme. Quant aux 9 types de personnalité qui y sont associés, certains disent qu’ils proviendraient de la Kabbale.

Quoiqu’il en soit, l’ennéagramme tel que nous le connaissons aujourd’hui a des origines bien plus récentes. C’est le philosophe et maître spirituel Georges Ivanovitch Gurdjieff qui l’aurait amené en Occident au début du 20ème siècle. S’il dit l’avoir apporté d’Asie centrale, d’autres affirment qu’il en est l’auteur, bien qu’il ait voulu s’en cacher.

Le philosophe bolivien Oscar Ichazo aurait approfondi les fondements de l’ennéagramme en identifiant les qualités propres à chaque type. Son travail a ensuite atteint le psychiatre chilien Claudio Naranjo, qui a développé l’ennéagramme en le reliant à la psychologie.

A propos de l’auteur

Leonor Rogister Diplômée de l’Ecole de Journalisme de Louvain, Léonor Rogister s’est détournée du monde de l’actualité quotidienne pour s’intéresser aux news lifestyle. Amoureuse de la nourriture et des bonheurs simples, elle aime s’informer et informer sur tout ce qui touche au bien-être, peu importe la forme qu’il prend.

Léonor est expatriée depuis 2015 et a fait de plusieurs pays sa maison. Quand elle n’est pas en train de voyager, elle aime profiter du confort de son chez soi. Elle tient également un blog depuis des années sur lequel elle partage sa passion pour les voyages.

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