Quand les eaux soulagent nos maux

Utiliser l’eau pour se soigner est une technique très ancienne, qui consiste à utiliser de différentes façons ses bienfaits dans le but de soulager divers troubles, douleurs ou affections. Les méthodes sont nombreuses et variées, et l’on peut facilement se perdre dans l’afflux d’informations préexistantes. Voici un petit récapitulatif pour pouvoir faire le tri.
L’hydrothérapie :
Tout d’abord, il faut savoir qu’ « hydrothérapie » (du grec « hydro », l’eau, et « therapia », le soin) est un terme général qui regroupe plusieurs sous-catégories de soins. Toutes ont en commun le fait d’utiliser les différentes températures, formes (liquide, gazeuse, solide) et compositions des eaux pour soulager, voire soigner les patients.
En fait, l’hydrothérapie part du principe que la peau humaine est composée d’un nombre considérable de terminaisons nerveuses. Ce sont elles, lors du processus d’hydrothérapie, qui transmettent au cerveau les informations concernant la température de l’eau et de l’air, qui enveloppent le corps. A partir de là, le cerveau va déclencher toutes sortes de mécanismes, qui dépendent de la température plus ou moins froide ou plus ou moins chaude de l’environnement, pour maintenir le corps à 37°C, la température idéale et nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme.
Lorsque l’on utilise de l’eau froide, les vaisseaux sanguins se contractent. La douleur et les inflammations ainsi se résorbent, voire disparaissent quasi-instantanément. C’est une technique que l’on utilise souvent spontanément à la suite de chocs, de contusions, et qui est également efficace pour traiter les hémorroïdes par exemple. La plupart du temps, les traitements à l’eau froide ne sont pratiqués que sur une courte durée, et en alternance avec des traitements à l’eau chaude.
Dans le cas d’un traitement à l’eau chaude, la chaleur de l’eau fait grimper la température du corps, ce qui permet de combattre les infections, d’une part, et de dilater les pores de la peau et les vaisseaux sanguins d’autre part, ce qui permet de diminuer la pression artérielle et d’y augmenter la circulation sanguine. Cette action a un effet relaxant, et aide à soulager les douleurs articulaires, menstruelles, et les spasmes musculaires par exemple.
D’une manière générale, l’hydrothérapie contribue à fortifier le corps, et à améliorer les performances du métabolisme et du système immunitaire. Egalement, le simple de fait de changer d’air, pour respirer en bord de mer ou à la montagne, où la pollution est peut-être moins présente, participe à l’apaisement des voies respiratoires.
Deux principaux types de traitements
Deux modes d’administration principaux existent : le premier se borne aux limites du corps, à son aspect extérieur, tandis que le second agit une fois absorbé, à l’intérieur du corps.
L’hydrothérapie externe :
C’est la technique la plus utilisée, qui consiste à mettre la peau et les muqueuses en contact avec l’eau. On peut utiliser pour cela de l’eau chaude ou bien froide, sous forme de bains, de douches, de jets, d’exposition à la vapeur…
Il peut s’agir également de l’application de boue, d’argile, ou de minéraux sur le corps entier ou une partie seulement, par le biais de massages, d’enveloppements, de gommages… Ainsi, la peau est stimulée, elle absorbe les éléments naturellement présents dans l’eau, et réagi aux différentes pressions qui pevent être exercées sur elle (notamment par la puissance des jets ou des douches, qui varient en fonction des besoins de chacun).
L’hydrothérapie interne :
Cette fois-ci, il s’agit d’ingérer ou bien de se faire injecter les substances. Dans la majorité des cas, c’est l’ingestion qui est pratiquée : il s’agit dans la majeure partie des cas de boire des eaux possédant diverses vertus, d’effectuer des gargarismes ou bien de respirer des aérosols… L’injection d’eau reste une technique assez rare ; elle peut être réalisée juste sous la peau (sous-cutanée) ou bien dans un muscle (intramusculaire). Les injections de gaz se pratiquent seulement de manière sous-cutanée.
Il est également possible, en plus de ces deux modes de soin, de profiter de massages, dans l’eau ou juste à l’aide d’eau. On peut aussi choisir de combiner à l’hydrothérapie de l’aromathérapie : en ce cas, on va utiliser des huiles essentielles lors des massages par exemple. La chromothérapie ou luminothérapie, c’est-à-dire le traitement par la lumière, peut aussi être ajoutée simultanément à ces soins.
L’hydrothérapie se divise en trois secteurs thérapeutiques particuliers, qu’il importe de bien distinguer et de ne pas confondre, car chacune possède ses caractéristiques et ses avantages propres : le thermalisme, la thalassothérapie, et la balnéothérapie. Chacune de ces trois disciplines a recours à des pratiques et/ou des exercices qui peuvent être les mêmes, mais déclinés de façon différente, et que nous allons expliquer.
Les cures thermales
Les cures thermales ont recours à de l’eau minérale, douce. En fait, chaque eau provient d’une source spécifique, souvent située près d’une montagne ou d’un volcan, ce qui lui confère des caractéristiques particulières, singulières (température, teneur en minéraux, en gaz, en oligoéléments et en boue …), qui sont exploitées pour leurs vertus thérapeutiques ; souvent, tous ces éléments conjugués créent des propriétés anti-inflammatoires et sédatives.
Les cures thermales sont donc prescrites non seulement pour traiter des maladies chroniques (troubles respiratoires ou ORL, problèmes dermatologiques ou cardiovasculaires, problèmes de poids, du colon, troubles du sommeil, anxiété…), mais aussi, pour une très large part, comme un soulagement, voire un remède, à de nombreux troubles articulaires (arthrite, arthrose, etc).
Les cures durent environ trois semaines, sont reconnues et prescrites par un médecin pour des raisons médicales. Toutefois, de plus en plus de centres thermaux proposent des séjours courts à visée préventive ou simplement relaxante.
Une différence majeure avec la thalassothérapie est la prise en charge du thermalisme. En effet, là où les cures de thalasso se sont popularisées en perdant de leur aspect purement médical, les cures thermales restent en majorité prescrites par des médecins, et sont prises en charge par l’Assurance Maladie.
Pour qu’elle soit remboursée complètement ou en partie, une cure (une seule par an) doit être absolument prescrite par un médecin, qu’il soit généraliste ou spécialiste. Elle doit être effectuée dans un établissement agréé pendant au moins dix-huit jours. La demande doit être réalisée avant le départ du curiste, et les papiers sont complétés à l’arrivée dans le centre. On peut ainsi être exonéré des frais de soins. Cependant, à moins que la complémentaire santé ne les prenne en charge, tous les suppléments associés au traitement restent à la charge du curiste.
Il est possible en outre, sous conditions de justifications de ressources, d’être remboursé d’environ 65% des frais de transport et d’hébergement : le prix du transport, quel qu’il soit, est remboursé d’après un billet de train de seconde classe, et de 150€ pour l’hébergement.
Il existe plusieurs forfaits de remboursement, avec des montants différents, qui dépendent du suivi, du type de soin, de la qualification du médecin… On peut également être remboursé de manière journalière pendant la cure, sous conditions de ressources.
Enfin, les personnes souffrant d’une affection de longue durée reconnue peuvent voir leurs frais être pris en charge à 100%.
La thalassothérapie
Bien qu’il s’agisse toute deux de deux types d’hydrothérapie, la thalassothérapie et le thermalisme n’apportent pas les mêmes bienfaits aux curistes. En effet, l’eau de mer est composée entre autres de sel, d’oligoéléments et d’algues, que l’eau de source ne possède pas.
Au départ, la thalassothérapie était elle aussi un traitement médical (pour la rééducation physique notamment), mais elle s’est peu à peu démédicalisée, ce qui a attiré une clientèle croissante. Aujourd’hui, l’attrait de ces cures repose surtout sur leurs effets relaxant, régénérant et revivifiant. Au contraire des cures thermales, qui cherchent à soulager un mal déjà présent, la thalasso est un soin qui est très souvent utilisé pour la prévention : on y va avant d’être malade ou de souffrir.
Il s’agit donc moins d’une structure strictement médicalisée ; évidemment, des professionnels de santé peuvent proposer leurs services, mais il s’agit aujourd’hui essentiellement d’un lieu de bien-être. On peut se passer de certificat médical pour effectuer une cure de thalasso, aussi longtemps qu’on le souhaite (de 1 à une dizaine de jours en général).
Dans de tels lieux, on met l’accent sur le bien-être donc (relaxation, massages, enveloppements, etc.), mais aussi sur la remise en forme (activités sportives, ateliers de diététique, détoxification) et l’esthétique (maquillage, épilation, remodelage et affinement de la silhouette…).
Un inconvénient relativement important des cures de thalasso reste sa sélection financière, puisqu’il ne s’agit pas d’un soin remboursé par la Sécurité Sociale ou l’Assurance Maladie.
La balnéothérapie
Derrière ce terme sont regroupées toutes les catégories de soins qui impliquent de donner des bains aux patients, qu’ils soient localisés ou bien généraux. Il peut s’agir de bains d’eau douce ou d’eau de mer, mais aussi de bains de soleil, de lumière, de rayons ultraviolets ou infrarouges.
Concrètement, il s’agit de mettre le patient en contact avec de l’eau, sous plus ou moins forte pression, pour lui en apporter les bienfaits. Dans le cas de bains lumineux, il s’agit de laisser le patient exposé à la lumière ou aux rayons de manière contrôlée, pour qu’il puisse là aussi en retirer tous les avantages possibles.
Les bénéfices sont nombreux : ce traitement permet notamment de stimuler la circulation du sang, ce qui entraîne une détente générale (apaisement du système nerveux entre autres), musculaire particulièrement, et améliore le processus de digestion, réduit les tensions et inflammations, et peut même avoir une influence positive sur le système cardiovasculaire.
On peut donc y trouver une solution contre les maux de tête, maux musculaires (le dos en particulier) et articulaires (arthrite, arthrose, cervicales…), mais aussi contre l’asthme, les allergies et certaines maladies infectieuses (bronchite, sinusite), notamment gràace à l’inspiration des vapeurs d’eau chaude du bain.
Enfin, la balnéothérapie permet d’éliminer un certain nombre de toxines accumulées dans le corps au fil du temps.
Cette thérapie non plus n’est pas remboursée par la sécurité sociale ou l’assurance maladie. Les soins, le trajet et l’hébergement sont donc à la charge du curiste.
Focus sur quelques activités :
Ces trois types de thérapie possèdent toutes trois plusieurs pratiques identiques en commun. Evidemment, les vertus de l’eau, douce ou salée, sont propres à chaque thérapie, comme nous l’avons évoqué précédemment. Néanmoins, on note quelques généralités, que voici.
Le spa
Un spa peut être un terme général pour désigner un établissement de bien-être et de beauté, mais il s’agit également d’un bain à remous, aussi appelé jacuzzi. Ce bain possède le matériel adéquat pour maintenir l’eau à une certaine température, et pour créer des jets d’eau plus ou moins puissants.
Il s’agit d’un équipement de balnéothérapie. Son bienfait principal est de procurer détente, bien-être et relaxation au curiste. Mais il peut également être un moyen de soulager certaines douleurs (arthrite, rhumatismes, douleurs lombaires…), de purifier l’organisme (élimination des toxines), de stimuler la circulation sanguine, de tonifier la peau, ou bien tout simplement de faire du sport, par exemple un nageant à contre-courant dans un spa équipé d’un tel système.
Il est aussi possible de coupler l’utilisation du spa à la luminothérapie ou bien/et à l’aromathérapie, pour multiplier les bienfaits.
Les bains de vapeur
Les bains de vapeurs, qu’ils soient humides ou sec, ont pour principale caractéristique leur chaleur. Ainsi, leurs bienfaits restent globalement identiques : d’abord, ils dilatent les pores de la peau, ce qui permet à l’organisme d’éliminer et expulser une partie de ses déchets, notamment les produits chimiques présents dans les aliments, l’air ou l’eau que nous avons accumulés au fil des mois par exemple. Résultat : on sent aussitôt notre bien-être croître, et certains problèmes de peau peuvent être amoindris, voire disparaître grâce à la dilatation des pores
Il s’agit souvent de hammams, de saunas. La différence entre les deux, c’est que là où un hammam diffuse de la chaleur humide, le sauna diffuse de la chaleur sèche.
Le hammam peut être composé d’une succession de plusieurs pièces : une première à température ambiante, puis un deuxième un peu plus chaude, et ainsi de suite : la chaleur augmente au fur et à mesure de l’avancée. On peut effectuer des allers-retours entre les pièces plus ou moins humides au gré de ses envies. En France toutefois, ils ne se composent généralement que d’une seule pièce. La température peut varier de 40 à 50°C.
Il est très bénéfique d’y aller après une activité musculaire intense, puisque les muscles sont détendus, ce qui évite ou soulage les futures courbatures. D’ailleurs, les sportifs de haut niveau y ont souvent recours. Ils permettent également de décongestionner les bronches, et d’améliorer le sommeil.
Le sauna s’effectue dans une seule pièce, et est sec, ce qui rend sa température beaucoup plus élevée que celle d’un hammam : elle varie en effet de 70 à 90°C en moyenne, et peut même s’élever jusqu’à 100°C. En fait, on chauffe des pierres à sauna (c’est-à-dire des pierres capables de résister aux chocs thermiques, souvent d’origine volcanique) à l’aide d’un poêle. Une fois que les pierres sont suffisamment chaudes, on verse de l’eau dessus, ce qui crée de la vapeur et contribue à faire augmenter la température encore davantage.
Là encore, la vasodilatation contribue à augmenter le bien-être et à favoriser l’activité cardiaque. Historiquement, le port de vêtements est interdit, car il n’est pas hygiénique : la chaleur et l’humidité en effet y favorisent la prolifération de certaines bactéries, alors qu’un air sec et chaud, sans vêtement, aide au contraire à détruire ces microbes. Cependant, cette règle tend à disparaître aujourd’hui en dépit des règles d’hygiène qu’elle véhicule, parce que la nudité déplaît à nombre d’utilisateurs. En France par exemple, comme beaucoup des saunas sont reliés à une piscine, un hôtel ou bien un spa par exemple, la nudité y est interdite.
Les enveloppements
Il s’agit d’un soin qui consiste à enduire le corps, à l’envelopper dans diverses substances thérapeutiques. En fonction du centre et des soins proposés, la composition de la mixture peut varier. En effet, s’il s’agit d’un centre de thalassothérapie, on utilisera un mélange fait d’algues, et de divers minéraux marins, tandis que dans une station thermale, on privilégiera la boue et l’eau minérale par exemple. Ensuite, chaque centre peut proposer ses spécificités : on peut notamment retrouver des enveloppements à base de cacao, de café, d’argile verte…
Il s’agit d’un soin à la fois de bien-être et de beauté. De manière générale, les enveloppements permettent une plus grande relaxation, ce qui libère des tensions accumulées et détend les muscles. Là aussi, les pores se dilatent, ce qui en facilite l‘hydratation et la purification, et contribue à favoriser l’assimilation des vertus thérapeutiques des produits.
De plus, les enveloppements sont souvent utilisés lors des cures amincissantes, en stimulant le système lymphatique et drainant quelque peu la masse graisseuse. Enfin, la circulation sanguine est également améliorée par ce procédé.
En fait, il est difficile de dresser une liste exhaustive des bienfaits de l’enveloppement, car ils sont aussi nombreux que les produits utilisés pour les réaliser.
Contre-indications :
Si l’hydrothérapie est une pratique qui à priori n’exige pas de gros effort physique, il existe toutefois plusieurs contre-indications.
Tout d’abord, et bien évidemment, il faut bien choisir son centre. Les critères de sélection se basent avant tout sur son orientation thérapeutique, sur les propriétés reconnues de ses eaux, et sur les types de soins offerts. Il est également absolument primordial de choisir un centre à l’hygiène irréprochable, car si l’eau n’est pas suffisamment bien désinfectée ou les installations bien entretenues, les bactéries peuvent proliférer ainsi que les facteurs d’infection, notamment à cause de la chaleur et de l’humidité présentes dans ces endroits. Il faut par conséquent bien se renseigner sur les centres et les équipements, qu’ils soient privés ou bien publics.
Par ailleurs, nombre de traitements cités précédemment utilisent la chaleur pour améliorer la santé des curistes. Or, la chaleur provoque la dilatation des artères et des vaisseaux sanguins. Ainsi, les bains de vapeur et les bains chauds pris de manière prolongée sont contre-indiqués pour les personnes souffrant de migraines, d’hypertension, d’hypotension, de diabète, de problèmes cardiovasculaires, particulièrement quand ces troubles comprennent des hyperdilatations.
Il est également déconseillé de se rendre dans un sauna, hammam ou bain chaud après avoir consommé de l’alcool, ainsi que d’y ller lors de la phase de digestion : il est recommandé d’attendre quelques heures après un repas copieux.
Enfin, évitez de vous raser le jour même d’un soin, qu’il s’agisse d’une séance de bain de vapeur ou bien d’un enveloppement par exemple, car la peau peut être irritée et provoquer un sentiment d’inconfort, particulièrement lorsqu’elle est en contact avec les produits utilisés (huiles essentielles, boue, algues…)
Références :
A propos de l’hydrothérapie :
https://www.dossierfamilial.com/actu-sante/maladies/quoi-servent-les-cures-thermales-56945
https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=hydrotherapie_th
A propos des spas, saunas, hammams et enveloppements :
https://spapeips95.fr/content/11-definition-difference-spa-et-jacuzzi
https://www.futura-sciences.com/maison/definitions/maison-sauna-10906/
https://www.futura-sciences.com/maison/definitions/thermique-hammam-8513/
https://www.guide-piscine.fr/guide-des-soins/rituels-et-soins-dans-les-spas/les-bienfaits-de-l-enveloppement-corporel-1240_A
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