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Neurofeedback: bienfaits, déroulement des séances et origine

By 29 October 2018August 22nd, 2019Dans la tête, index

Neurofeedback: bienfaits, déroulement des séances et origine

neurofeedback

Le neurofeedback, aussi connu sous le nom de « biofeedback EEG », est une technique thérapeutique qui consiste à rééduquer le cerveau pour combattre certains troubles, tels que l’insomnie et l’hyperactivité.

Cette méthode, créée dans les années 70, donne un rôle très actif au patient: c’est lui qui, par le biais d’activités ludiques centrées sur les réactions de son cerveau, apprend à contrôler son activité cérébrale. L’idée est d’arriver à permettre à notre cerveau de modifier sa façon de réagir dans certaines situations et de lui apprendre à suivre un nouveau modèle de fonctionnement. Cela nous aiderait ainsi à nous retrouver maîtres de situations qui paraissaient jusqu’alors hors de notre contrôle.

En effet, le neurofeedback part du principe que notre cerveau est un système dynamique. Il ne reste donc pas inchangé au cours de notre vie. Au contraire, il évolue en continu, au rythme de nos apprentissages et de nos expériences. Ainsi, lorsque nous apprenons une nouvelle langue, par exemple, il crée de nouvelles connexions qui nous permettront de la comprendre et la parler.




Pour expliquer cela plus en profondeur, on peut parler de plasticité neuronale et d’homéostasie, deux notions sur lesquelles se base le neurofeedback.

La plasticité neuronale, d’abord, c’est la capacité de nos neurones à changer leurs réactions et leurs connexions selon les besoins. Ainsi, les connexions neuronales peuvent être modifiées tout au long de la vie. Certaines d’entre elles peuvent aller jusqu’à disparaître, alors que d’autres  peuvent apparaître.

Quant à l’homéostasie, elle désigne la capacité d’un système à constamment conserver son équilibre interne et, donc, à agir automatiquement et directement pour retrouver cet équilibre en cas de problème. Notre système cérébral fonctionnerait de cette manière.

En d’autres termes, le neurofeedback cherche à modifier certaines structures internes de notre cerveau pour changer des comportements et réactions indésirables et, ainsi, retrouver un équilibre qui participe à notre bien-être et à notre santé.

Créé il y a seulement quelques décennies, le neurofeedback est en train de se faire un nom dans le monde des neurosciences. Mais si son nom peut impressionner, il s’agit en fait d’une technique à  l’apparence plutôt simple, qui n’est ni douloureuse, ni invasive.

Bienfaits du neurofeedback

Le neurofeedback est principalement utilisé pour aider à lutter contre certains troubles psychologiques. Parmi ceux-ci, les plus fréquents sont l’hyperactivité et les troubles du déficit de l’attention, ainsi que le stress post-traumatique, l’anxiété et la dépression. Il peut aussi aider à combattre l’épilepsie et les troubles obsessionnels compulsifs.

Cependant, le neurofeedback ne doit pas être considéré comme une sorte de médicament mental qui permettrait de se débarrasser directement et entièrement de ces troubles. En effet, dans la plupart des cas, il participe à la réduction des symptômes mais ne peut s’attaquer à l’origine du trouble.

En plus de lutter contre un problème, le neurofeedback pourrait aussi être utilisé pour améliorer certaines capacités. Ainsi, il pourrait aider à améliorer la mémoire, la productivité et les capacités professionnelles, mais aussi les relations interpersonnelles et les performances sportives et artistiques.

En pratique

Le neurofeedback est un traitement qui s’étale sur plusieurs séances. On compte généralement un minimum de 20 séances par patient, mais leur nombre peut monter jusqu’à 30 ou 40.

Les séances peuvent varier d’un praticien à l’autre, d’abord parce que la technique n’est pas régulée, mais aussi parce qu’elle est encore en pleine évolution. Cependant, dans la plupart des cas, elles ressemblent presque à s’y méprendre à une séance futuriste de jeu vidéo.

Le patient est placé en face d’un écran, qui communique avec son cerveau grâce à quelques électrodes posées sur sa tête. Il n’est donc pas ici question de lui administrer un produit ou encore de l’étendre sur un lit au milieu d’une armée de fils qui relieraient son cerveau à des machines.

Sur cet écran se trouve un simple jeu, comme un puzzle par exemple, que le patient devra effectuer non pas en utilisant ses mains, mais en contrôlant son activité cérébrale. Les mouvements qu’il voit sur l’écran sont donc directement liés à ce qu’il se passe dans son cerveau.

Vu de l’extérieur, on pourrait alors penser qu’il bouge les pièces du puzzle simplement à la force de la pensée! Mais en réalité, que se passe-t-il derrière tout cela?

Les états psychologiques que nous ressentons, tels que le stress et la concentration, sont liés à des signaux émis par notre cerveau. Ainsi, derrière un état mental spécifique se trouve un signal spécifique émis à une certaine fréquence. Lors des exercices, le patient doit jouer sur ces différents signaux: il tente d’en stimuler certains et de lutter contre l’apparition d’autres. Ainsi, par exemple, lorsqu’il arrive à augmenter l’intensité d’un signal qu’il doit stimuler, une pièce du puzzle apparait à l’écran et il peut la déplacer.




Le signal est visible sur l’écran, ce qui permet également au patient de savoir où il en est, de comprendre comment fonctionne son cerveau et de voir quelles actions mentales l’aident à aller dans la bonne direction. Bien sûr, tout cela ne se fait pas en seulement quelques minutes. C’est un long entraînement, car le cerveau doit trouver de nouvelles stratégies mentales pour arriver à l’objectif fixé.

Mais comment ces exercices sont-ils mis en place?

Tout d’abord, avant de procéder à l’exercice, le médecin va faire passer plusieurs tests au patient afin de cartographier son cerveau et de comprendre comment il fonctionne. C’est une étape importante car, chaque cerveau étant différent, le traitement par neurofeedback doit être adapté aux caractéristiques du patient et à ses besoins.

Sur base de ces résultats, le praticien va ensuite mettre un place un plan de rééducation personnalisé pour le patient. Ce plan renferme les différents exercices qu’il devra effectuer au cours des séances.

Origine du neurofeedback

Les premiers développements du neurofeedback datent de la fin des années 50, mais on considère généralement qu’il a seulement été créé dans les années 70. Il doit sa naissance à Joseph Kamiya et Barry Sterman, deux professeurs américains.

Kamiya est le premier qui, à la fin des années 50, a eu l’idée d’utiliser l’influence des ondes cérébrales dans le traitement de certains troubles psychologiques. Dix ans plus tard, Barry Sterman, qui travaillait alors pour la NASA, a mis la théorie du neurofeedback en pratique sur un groupe de chats. Après avoir  pratiqué le neurofeedback sur la moitié du groupe, il a pu démontrer que la façon dont ils réagissaient à un certain produit était liée à leur participation ou non au neurofeedback.

Une technique encore controversée

Le neurofeedback fait l’objet de nombreux débats. Certains notent que les effets de la technique n’ont pas encore été prouvés et qu’il pourrait donc seulement s’agir d’un effet placebo. D’autres pointent du doigt le fait qu’il existe trop de logiciels et de pratiques différentes qui prennent le nom de neurofeedback, rendant la définition de la méthode, son analyse et son évaluation assez difficiles. D’autres encore ajoutent que, vu que la technique est encore jeune, certains praticiens se l’approprient jusqu’à la dénaturer, en en faisant une technique de sorcellerie qui pourrait régler tous les maux.

Ce qui est sûr, c’est que de nombreuses recherches scientifiques sur son efficacité et sur les bienfaits qu’elle peut apporter sont en cours. Certaines d’entre elles ont montré des résultats probants dans la lutte contre l’hyperactivité et les troubles du déficit de l’attention, ainsi que l’épilepsie.

Actuellement, le neurofeedback n’est pas encore officiellement reconnu en France, où sa pratique n’en est encore qu’à ses débuts. Vu que la technique n’est pas réglementée, vous pourriez vite avoir à faire à des charlatans. Pour les reconnaitre, vous pouvez commencer par vous intéresser à leurs promesses: si un praticien vous dit que le neurofeedback vous aidera à régler tous vos problèmes, évitez-le!

A propos de l’auteur

Leonor Rogister Diplômée de l’Ecole de Journalisme de Louvain, Léonor Rogister s’est détournée du monde de l’actualité quotidienne pour s’intéresser aux news lifestyle. Amoureuse de la nourriture et des bonheurs simples, elle aime s’informer et informer sur tout ce qui touche au bien-être, peu importe la forme qu’il prend.

Léonor est expatriée depuis 2015 et a fait de plusieurs pays sa maison. Quand elle n’est pas en train de voyager, elle aime profiter du confort de son chez soi. Elle tient également un blog depuis des années sur lequel elle partage sa passion pour les voyages.

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